Prologue


Belle


Gaston


Histoire éternelle


Je ne savais pas


Tuons la Bête


C'est la fête


La Belle et la Bête


Humain à nouveau - chanson coupée -

            


Belle


Musique de Alan MEKEN
Paroles de Howard ASHMAN
Adaptation de Claude RIGAL-ANSOUS

            
BELLE :          Ville sage, sur un petit nuage,
                 Où les jours se tiennent immobiles,
                 Où les gens dès le matin bavardent,
                 De tout et de rien.

VILLAGEOIS :     Bonjour ! Bonjour ! Bonjour ! Bonjour ! Bonjour !

BELLE :          Le boulanger porte son plateau, bien garni,
                 Du bon vieux pain de son fournil.

                 Depuis qu'on est arrivé,
                 Les gens me sont étrangers,
                 Dans les rues qui pleurent d'ennui.

BOULANGER :        Oh, bonjour Belle !

BELLE :          Bonjour Monsieur.

BOULANGER :      Où est-ce que tu vas ?

BELLE :          Chez mon ami le libraire,
                 Je viens de terminer une merveilleuse histoire,
                 A propos d'un ogre, du Roi, des haricots...

BOULANGER :      Très intéressant... Marie, les baguettes, et qu'çà saute !

VILLAGEOIS:      La tête ailleurs et ce petit air audacieux,
                 D'un chat sauvage sous une ombrelle.
                 Elle ne parle pas notre langage...
                 Elle est toujours dans les nuages...
                 C'est bien vrai qu'elle est étrange Mademoiselle Belle !
                 Bonjour !
                 Bonjour !
                 Salue la famille.
                 Bonjour !
                 Bonjour !
                 Embrasse ta femme.
                 Il me faut six oeufs !
                 Tu veux nous ruiner !

BELLE :          Je veux vivre autre chose que cette vie !

LIBRAIRE :       Ah, Belle...

BELLE :          Bonjour, je rapporte le livre que je vous ai emprunté.

LIBRAIRE :       Comment çà, déjà ? !

BELLE :          Oh, je l'ai dévoré en une nuit.
                 Vous avez quelque chose d'autre ?

LIBRAIRE :       Depuis hier, non, hélas !

BELLE :          Çà ne fait rien, je prendrai... celui-là.

LIBRAIRE :       Celui-là ? Mais tu l'as déjà lu deux fois !

BELLE :          C'est mon préféré. J'aime les romans de cape et d'épée,
                 Pleins de magie et de Princes ensorcelés...

LIBRAIRE :       Eh bien si tu l'aimes tellement, je t'en fait cadeau !

BELLE :          Mais Monsieur...

LIBRAIRE :       J'insiste.

BELLE :          Oh, merci, merci infiniment !

VILLAGEOIS :     La tête ailleurs avec des rêves pleins les yeux,
                 On ne sait pas quoi penser d'elle.

                 Elle a toujours l'air absent,
                 Ou plongé dans ses romans,
                 Quel mystère pour nous que cette Mademoiselle Belle !

BELLE :          C'est le plus beau des romans,
                 Et tout ce passage m'enchante, tu vois !
                 Elle rencontre le Prince Charmant,
                 Mais elle ne l'apprend pas avant le chapitre trois !

CLIENTE :        Il faut bien dire que son nom lui va comme un gant,
                 Car sa beauté est sans pareille.

CHAPELIER :      Mais sous son visage d'ange,
                 Elle est quand même très étrange,
                 C'est vrai qu'elle ne ressemble à personne...

VILLAGEOIS :     Non elle ne ressemble à personne,
                 Cette fille ne ressemble à personne c'est Belle !

LE FOU :         Ouahh, tu ne rates jamais ta cible Gaston,
                 T'es le plus grand chasseur du monde.

GASTON :         Le meilleur !

LE FOU :         Aucune bête n'a la moindre chance de gagner contre toi,
                 Aucune fille non plus d'ailleurs.

GASTON :         Aucune Le Fou, et j'ai jeté mon dévolu sur cette délicieuse 
                 enfant.

LE FOU :         La fille de l'inventeur ?

GASTON :         Exactement !
                 C'est l'heureuse élue que je vais épouser,
                 La plus belle fille de la ville,
                 La seule qui soit assez belle et qui a la chance d'être 
				 choisie par moi !

LE FOU :         Oui, bien sûr, mais comment est-ce que tu... ?
GASTON :         A l'instant même où je l'ai vue, ingénue,
                 Je suis tombé amoureux d'elle.

                 Elle est la seule ici-bas,
                 Que je trouve digne de moi,
                 Et je compte bien épouser cette demoiselle.

FILLES  :       Il est divin, il est à frémir.
                 Monsieur Gaston, quel beau garçon !
                 Mon coeur s'emballe, je vais défaillir,
                 Y'a que lui pour vous donner le grand frisson...

VILLAGEOIS:       Bonjour !

GASTON :         Pardon !

VILLAGEOIS:      Çà va ?

                 Mais oui !
                 Gardez votre poisson !
                 Je veux des saucisses...
                 Une part...
                 Dix mètres...
                         ...de Brie...

GASTON :          Pardon !

VILLAGEOIS:              ...et bien servie.

GASTON :          Vous permettez !

VILLAGEOIS:      Le pain...
                 Les soles...
                        ...est sec !
                          ...sont vertes !
                 Mettez vos lunettes !

BELLE :         Je veux vivre autre chose que cette vie !

GASTON :          Je ferai pour Belle un excellent mari !

VILLAGEOIS:      La tête ailleurs perdue dans son univers,
                 C'est une étrange demoiselle !

                 Elle est fantasque et bizarre,
                 Un fossé nous sépare.

                 C'est vrai qu'elle ne ressemble à personne,
                 Non, elle ne ressemble à personne,
                 Cette fille ne ressemble à personne,
                 C'est Belle !

(REPRISE :)

BELLE :         Il est parti ?

                 Vous vous rendez compte, me demander d'être sa femme ? !
                 Moi, devenir l'épouse de ce rustre, de ce primaire !

                 Madame GASTON, non mais quelle idée !
                 Madame GASTON, à aucun prix !

                 Çà non, jamais, je suis désolée,
                 Je veux vivre autre chose que cette vie !

                 Je veux m'envoler dans le bleu de l'espace,
                 Je veux tout ce que je n'ai pas.

                 Un ami qui me comprenne,
                 Et des livres par centaines,
                 Sans m'occuper des gens qui jacassent.